L’une des premières mesures de la législation américaine sur le transfert de technologie, la loi Bayh-Dole, demandait aux agences gouvernementales d’encourager les universités et autres organismes de recherche à accorder des licences pour les technologies développées avec des fonds fédéraux. Depuis 1980, cette activité est devenue une source de revenus modeste, mais croissante pour les universités. Si une petite entreprise cherche à créer son propre bureau de transfert de technologie, elle peut chercher une plus grande entreprise pour lui servir de mentor. L’objectif est de faciliter les partenariats stratégiques avec les grandes entreprises multinationales, qui disposent généralement des programmes de transfert de technologie ou d’autres types de programmes.
Projets actuels de transfert de technologie
Actuellement, les initiatives en matière de transfert de technologie sont très variées quant à leur contenu et à leur portée. Voici quelques nouveaux projets significatifs.
Microfinancement et transfert de connaissances : La Banque mondiale crée et met à disposition des mécanismes de financement qui font appel à une technologie sécurisée pour s’assurer que le financement parvient au créateur/innovateur local particulier. Le financement des projets d’investissement (IPF, Investment Project Financing) de la Banque est utilisé dans tous les secteurs, avec une concentration dans les infrastructures, le développement humain, l’agriculture et l’administration publique. L’IPF est axé sur le long terme (horizon de cinq à dix ans) et soutient un large éventail d’activités, notamment les investissements capitalistiques, le développement agricole, la prestation de services, l’octroi de crédits et de subventions (y compris le microcrédit), le développement communautaire et le renforcement des institutions.
Contrairement aux prêts commerciaux, l’IPF de la Banque ne se contente pas de fournir aux pays emprunteurs le financement nécessaire, mais sert également de mécanisme pour un transfert de connaissances et une assistance technique unifiés et mondiaux. Ce soutien comprend l’appui aux travaux d’analyse et de conception dans les phases conceptuelles de la préparation du projet, l’appui technique et l’expertise (notamment dans les domaines de la gestion de projet et des activités fiduciaires et safeguard activities) pendant la mise en œuvre et le renforcement des institutions tout au long du projet. Les connaissances et certaines technologies ont été transférées.
Recyclage des plastiques dans les océans : Norton Point, une entreprise de lunettes, a lancé une ligne de lunettes de soleil fabriquées à partir de plastique prélevé dans les océans et recyclé. Les fondateurs de l’entreprise ont eu l’idée, mais ont dû relever le défi de déterminer comment le plastique serait récupéré. Ils se sont tournés vers The Plastic Bank, une entreprise au sein de laquelle les habitants sont payés un salaire décent pour ramasser le plastique présent dans les océans et sur les plages. En travaillant ensemble, les partenaires ont créé et envoyé un échantillon au fabricant. Celui-ci a fait l’objet de plusieurs séries d’expérimentations jusqu’à la finalisation du prototype. L’idée et l’échantillon du prototype ont été envoyés au fabricant, transférant ainsi les connaissances et le concept.
Réduction de l’empreinte carbone : la plupart des grandes entreprises multinationales considèrent qu’il fait partie de leur responsabilité sociale d’entreprise d’avoir des stratégies en place, et elles cherchent à obtenir des licences ou, si elles ont une technologie particulièrement attrayante à développer, elles chercheront des partenaires à intégrer, surtout s’il ne s’agit pas d’un secteur de fabrication essentiel. BP Biofuels, qui possède trois usines de production d’éthanol au Brésil, a agrandi l’une des usines, doublant sa capacité de production et portant la capacité combinée des trois usines à 10 millions de tonnes par an. Au cours des trois dernières années, plus de 2 milliards de dollars ont été investis pour améliorer l'efficacité et la productivité de ces usines grâce au transfert de technologies ciblées, dont une partie a été financée par le BP Ventures Fund.
Transfert d'actifs d'une start-up: High Power Lithium (HPL), une société axée sur le développement de matériaux de stockage d'énergie nanostructurés et de nouveaux électrolytes destinés à être utilisés dans toutes les applications de batteries lithium-ion, a transféré des actifs à Dow Chemical. Cette transaction, concernant des actifs qui réduisent les déchets et diminuent les besoins en énergie, a permis de rejeter moins de carbone dans l'environnement. Il s’agit d’un excellent exemple de technologie pertinente pour le portefeuille de Dow, qu’elle a jugé utile d’acheter, puis de transférer pour un développement plus poussé et une mise à l’échelle vers la production.
Réduction des coûts des traitements médicamenteux dans les pays en développement : Gilead Sciences a participé à une initiative de collaboration visant à promouvoir l’accès à des versions génériques de haute qualité, de l’emtricitabine (FTC), médicament anti-VIH de Gilead, dans les pays en développement, y compris les schémas posologiques à comprimés uniques contenant de l’emtricitabine et les associations à dose fixe d’emtricitabine coformulées avec d’autres médicaments anti-VIH de Gilead. Gilead assure un transfert de technologie pour la fabrication de l’emtricitabine, ainsi qu’un financement pour aider à investir dans l’amélioration des processus afin de réduire les coûts globaux de fabrication. Gilead a constaté les premiers résultats positifs de ce schéma posologique dans le traitement des enfants et des adolescents atteints du VIH.
Le transfert de technologie ne concerne pas seulement les actifs physiques, mais aussi les connaissances. Il nécessite un engagement à long terme et doit faire partie intégrante de la culture pour aboutir. Pour maximiser son adoption et ses bénéfices, le transfert de technologie doit, dans l’idéal, être guidé par la responsabilité sociale.