Substitutions chimiques historiques, Partie 2 : CFC
Il semble que chaque jour, de nouvelles révélations sur les SPFA, également appelés « Polluants éternels », fassent la une des journaux. Chaque fois, les risques pour la santé augmentent, tandis que le nombre d’endroits où ces substances ont été détectées progresse et que les interdictions et les réglementations se multiplient.
Depuis le début, Actalent suit de près les interdictions et les programmes de substitution des SPFA dans notre série de questions-réponses intitulée &« Éternels... Pour l'instant ». En tant que société, il est évident que nous savons et acceptons que les risques pour la santé associés aux SPFA l’emportent largement sur les avantages.
Il s’agit à présent de les remplacer.
La prévalence des « polluants éternels » et notre dépendance à leur égard – ils se sont révélés extrêmement utiles et efficaces dans tous les domaines, des produits de maquillage longue durée à la mousse extinctrice thermorésistante – rendront la transformation tout sauf simple.
En fait, le processus nécessitera des ajustements majeurs, tant en ce qui concerne nos méthodes de fabrication que d’utilisation d’une multitude de produits concernés.
La bonne nouvelle, c’est que nous sommes déjà passés par là.

Dans cette série intitulée « Substitutions chimiques historiques », nous examinons quelques-unes des campagnes de substitution chimique les plus réussies de l’histoire.
Nous espérons que ces exemples nous rappelleront que nous nous sommes déjà adaptés, que nous avons innové et que nous avons déjà surmonté des défis tels que celui posé par les SPFA. En opérant ces changements, nous avons souvent obtenu de meilleurs résultats pour le bien commun – des résultats qui n’auraient peut-être pas été obtenus autrement.
Dans la Partie 1, nous nous sommes intéressés à l’amiante. Dans la deuxième partie, nous tournons notre regard vers le ciel pour étudier les CFC (gaz chlorofluorocarbones).
Que sont les gaz chlorofluorocarbones (CFC)?
À la fin du 19e et au début du 20e siècle, des gaz toxiques comme le chlorométhane et l’ammoniac ont été utilisés comme réfrigérants.
Bien qu’efficaces, le chlorométhane et l’ammoniac sont également très inflammables et réactifs. Cela représentait un danger direct pour les consommateurs, entraînant des blessures et même des décès.
Dans les années 1920, les fabricants ont collaboré à l’invention d’un réfrigérant stable, non toxique et ininflammable, connu sous le nom de gaz chlorofluorocarbone (CFC). Les CFC les plus connus sont le fréon, le R-11 et le R-12.
Les CFC se sont toutefois révélés plus dangereux que leurs prédécesseurs, mais d’une manière différente et beaucoup plus importante.
Effets négatifs des CFC sur la couche d’ozone
Bien que stables et non réactifs dans des circonstances normales, les gaz CFC deviennent réactifs au contact des molécules d’ozone lorsqu’ils atteignent l’atmosphère terrestre. Ces réactions, dont on a ignoré l’existence pendant des décennies, ont commencé à dégrader l’ozone dans la stratosphère. Les CFC ont fini par créer un trou dans la stratosphère, la couche atmosphérique qui protège la terre des rayons UV du soleil. Si le trou avait continué à se creuser, il aurait permis à des niveaux mortels de rayonnement UV d’atteindre la surface de la terre, suffisamment pour tuer les plantes et les humains.
Découverte pour la première fois dans les années 1970, les effets négatifs des CFC sur l’ozone a d’abord été accueillie avec beaucoup de scepticisme et de résistance, principalement de la part des industries qui produisaient, vendaient et utilisaient les CFC.
Le problème des CFC n’est devenu un problème mondial urgent que lorsque le trou dans la couche d’ozone a été découvert au-dessus de l’Antarctique en 1985. Cette découverte a conduit 46 pays à signer le Protocole de Montréal relatif à des substances qui appauvrissent la couche d'ozone, un traité mondial ratifié en 1987 qui prévoit l’élimination progressive des CFC.
Aujourd’hui, alors que le trou au-dessus de l’Antarctique se réduit progressivement, le Protocole de Montréal figure parmi les exemples les plus probants et les plus encourageants de coopération internationale dans les domaines environnemental, économique et social.

Quels sont les produits chimiques qui ont remplacé les CFC?
La démarche visant à remplacer les CFC n’a pas été exempte de substitutions regrettables, la principale étant l’utilisation d’hydrochlorofluorocarbones (HCFC) et d’hydrofluorocarbones (HFC) pour remplacer les CFC. Comme les CFC, les HCFC appauvrissent également la couche d’ozone, mais dans une moindre mesure. Les HCFC sont également des gaz à effet de serre, qui augmentent la température à la surface de la terre.
Les HCFC ont fini par être remplacés par les HFC. Cependant, les HFC sont également des gaz à effet de serre. C’est pourquoi les HCFC et les HFC sont progressivement éliminés dans le cadre des amendements au Protocole de Montréal relatif à des substances qui appauvrissent la couche d'ozone, et des substances chimiques de remplacement plus respectueuses du climat sont proposées. Ces substances chimiques de remplacement comprennent les hydrofluoroléfines (HFO) et les mélanges HFC-HFO, ainsi que les réfrigérants « naturels » tels que le dioxyde de carbone, l’ammoniac et le propane.
L’utilisation du dioxyde de carbone, de l’ammoniac et du propane comme réfrigérants nous ramène en quelque sorte à la case départ, puisqu’il s’agit de produits chimiques identiques ou similaires à ceux qui ont été remplacés par les CFC au départ.
Dans la troisième partie de notre série sur les substitutions chimiques historiques, nous remonterons dans le temps pour examiner l’utilisation, les effets et le remplacement du vert arsenical, l’une des premières peintures toxiques, mais malheureusement pas la dernière.
FAQ sur les gaz chlorofluorocarbones (CFC)
« CFC » signifie « gaz chlorofluorocarbone ». Les CFC ont été mis au point dans les années 1920 pour remplacer le chlorométhane et l’ammoniac comme réfrigérants. Contrairement au chlorométhane et à l’ammoniac, les CFC sont ininflammables et non réactifs dans les environnements domestiques, ce qui représentait un danger supposé moindre pour les consommateurs. Les CFC les plus courants sont le fréon, le R-11 et le R-12.
Oui, les CFC ont résolu les problèmes de sécurité liés aux réfrigérants domestiques, en évitant les dégâts matériels, les blessures et les décès.
Lorsqu’ils atteignent l’atmosphère terrestre, les CFC réagissent au contact des molécules d’ozone et les dégradent. La dégradation de l’ozone a fini par créer un trou dans la stratosphère. La stratosphère protège la terre des rayons UV. Si l’on avait laissé le trou s’agrandir à cause des CFC, des niveaux de plus en plus dangereux de rayonnement UV auraient atteint notre surface, ce qui aurait fini par rendre la vie sur terre insoutenable.
Qu’est-ce que le Protocole de Montréal relatif à des substances qui appauvrissent la couche d'ozone?
Le Protocole de Montréal relatif à des substances qui appauvrissent la couche d'ozone est un traité mondial ratifié en 1987 à Montréal, au Québec, qui prévoit l’élimination progressive des CFC et d’autres produits chimiques nocifs dans le but de protéger la couche d’ozone. Il est considéré comme l’un des exemples les plus concluants de coopération internationale dans l’histoire moderne.
Oui. Les CFC sont un excellent exemple de substitution chimique réussie, puisqu’ils ont été complètement éliminés et remplacés par des HFC, qui ont ensuite été remplacés par des HFO.
Les CFC se dégradent progressivement au fil du temps, si bien qu’il n’y a pas d’assainissement à proprement parler, mais le trou dans la couche d’ozone se réduit de plus en plus.
En ce qui concerne les modalités de l’interdiction, il existe des parallèles avec l’interdiction des microplastiques et avec l’interdiction prochaine des SPFA en vertu de la réglementation REACH. Il reste à déterminer si les interdictions de produits chimiques actuelles ou futures auront autant de succès ou effets positifs que l’interdiction des CFC.